Forces de la nature : hommage à 3 autres brillantes scientifiques
Il y a des femmes brillantes partout. Malheureusement, leur histoire est souvent cachée. Pour célébrer la Journée internationale des femmes 2019, l’Institut Périmètre publie 3 nouvelles affiches Forces de la nature qui reconnaissent les contributions indélébiles de pionnières de la science.
Parmi les scientifiques honorées par des affiches précédentes de cette série d’affiches téléchargeables gratuites mentionnons Donna Strickland et Marie Curie, lauréates de prix Nobel, de même que Vera Rubin, Chien-Shiung Wu, Jocelyn Bell Burnell et Ada Lovelace. Trois autres grandes scientifiques s’ajoutent aujourd’hui à cette liste.
Maria Goeppert Mayer
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Née en Allemagne, Maria Goeppert Mayer voulait dès son enfance faire de la recherche. Elle savait ce que cela représentait, puisqu’il y avait dans sa famille 6 générations de professeurs d’université. Elle allait être de la 7e génération, mais cela n’allait pas être facile.
Après avoir obtenu son doctorat à Göttingen, elle a déménagé aux États-Unis avec son mari Joseph Mayer, physicien américain. Aucune université ne voulait embaucher la jeune scientifique. Certaines évoquaient même des règles contre le népotisme pour éviter qu’une femme ne fasse partie du corps professoral. Mme Goeppert Mayer a quand même continué de faire de la physique « pour le plaisir » jusqu’à ce que le couple déménage à Chicago en 1946. Elle a alors été nommée professeure à l’Institut d’études nucléaires et a travaillé au Laboratoire national d’Argonne.
On savait à l’époque qu’un atome était formé d’un noyau entouré de « couches » d’électrons de niveaux d’énergie différents. En 1949, Mme Goeppert Mayer a élaboré un modèle du noyau lui-même, selon lequel les nucléons contenus dans le noyau étaient répartis en couches de niveaux d’énergie différents. Un autre chercheur, Hans Jensen, en est venu à peu près en même temps à des conclusions semblables. Les 2 chercheurs se sont partagé le prix Nobel 1963, et Mme Goeppert Mayer est devenue du même coup la 2e femme de l’histoire à remporter ce prix. (Le San Diego Tribune a rapporté la chose sous le titre S.D. Mother Wins Nobel Physics Prize – Une mère de San Diego remporte le prix Nobel de physique.)
Cecilia Payne-Gaposchkin
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Lorsque la Britannique Cecilia Payne-Gaposchkin était étudiante en sciences à l’Université de Cambridge, elle a pu assister à une conférence d’Arthur Eddington sur l’expédition révolutionnaire qu’il avait menée en 1919 à Principe pendant une éclipse de soleil, et dont les données appuyaient la théorie de la relativité générale d’Einstein. Cette conférence a changé le cours de sa vie, et elle a jeté son dévolu sur l’astronomie. Mais comme au Royaume-Uni elle ne pouvait qu’enseigner, elle est partie aux États-Unis en 1923.
Lorsque Mme Payne-Gaposchkin a rédigé sa thèse de doctorat à l’Université Harvard en 1925, ses conclusions s’opposaient au consensus scientifique de l’époque, selon lequel les étoiles avaient généralement la même composition que la Terre. Mme Payne-Gaposchkin proposait quelque chose de tout à fait différent : les étoiles étaient surtout formées d’hydrogène et d’hélium, et l’on pouvait les classifier selon leur température.
Les principaux scientifiques rejetaient son idée, mais plus tard des données expérimentales probantes ont prouvé qu’elle avait raison. Dans l’ouvrage Astronomy of the 20th Century, (L’astronomie du XXe siècle) publié en 1962, Otto Struve et Velta Zebergs ont affirmé que sa thèse de doctorat était assurément la plus brillante jamais produite en astronomie.
Même si sa carrière a été entravée par le sexisme (elle avait le droit d’enseigner à Harvard, mais ses cours ne figuraient pas au catalogue de l’université), Cecilia Payne-Gaposchkin a été nommée en 1956 professeure à l’Université Harvard et directrice de son département d’astronomie. Elle a occupé ces 2 postes jusqu’à sa retraite 10 ans plus tard.
Katherine Johnson
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Dès son jeune âge, Katherine Johnson avait un don manifeste pour les mathématiques. Par contre, les écoles de sa ville natale de Virginie-Occidentale ne permettaient pas aux Afro-Américains d’étudier au-delà de la 8e année. Ses parents ont donc inscrit leurs 4 enfants dans une école secondaire du campus de l’Université d’État de Virginie-Occidentale, historiquement fréquentée par des Noirs. Katherine a terminé ses études secondaires à l’âge de 14 ans. À 18 ans, elle détenait déjà un double diplôme universitaire en mathématiques et en français. En 1939, elle a été parmi les 3 étudiants noirs à commencer des études supérieures en Virginie-Occidentale, mais elle a abandonné ses études un an plus tard pour fonder une famille.
Mme Johnson est devenue enseignante et a travaillé pendant plus de 10 ans dans des écoles ségréguées de la Virginie-Occidentale jusqu’à ce que, en 1952, quelqu’un de sa famille lui mentionne que le Comité consultatif national sur l’aéronautique — précurseur de la NASA — recrutait des mathématiciens. Elle a posé sa candidature et, l’année suivante, à l’âge de 34 ans, elle a été embauchée comme « calculatrice ». Là encore, son génie s’est rapidement manifesté, et Catherine Johnson a été affectée à la division de la recherche en matière de vols spatiaux, à Langley.
Au cours des 33 ans de sa carrière à la NASA, Katherine Johnson a fait l’analyse de trajectoire pour le premier vol habité des États-Unis, a contribué à envoyer des astronautes sur la Lune et a été la première femme reconnue comme auteure d’un rapport de recherche de la NASA. Son histoire a fait l’objet du livre et du film Les figures de l’ombre. En 2015, elle a reçu la médaille présidentielle de la Liberté des mains de Barack Obama.
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L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.