À quoi ressemble la vie d’une physicienne?

account_circle Par Perimeter Institute
Des étudiantes, des chercheuses et des membres du personnel de l’Institut Périmètre font part de leur expérience pour souligner la Journée internationale des femmes et des filles de science.

Le 11 février est la Journée internationale des femmes et des filles de science. Pour souligner cette journée, and et dans le cadre d’une conversation continue sur le manque de diversité en physique, le groupe de travail sur les femmes en physique du Tremplin de l’IP vers l'inclusion (initiative concrète menée par des bénévoles à l’Institut Périmètre) a demandé à des chercheuses de raconter à quoi ressemble leur vie en tant que physiciennes.

Voici le témoignage d’étudiantes, chercheuses, professeures et membres du personnel.


« C’était vraiment bien de comprendre comment les choses fonctionnaient! C’est cette joie qui m’a poussée à poursuivre des études en physique. » [traduction]
– Kelly Foyle, scientifique au sein de l’équipe de diffusion des connaissances de l’Institut Périmètre


Anna Knörr, étudiante à la maîtrise dans le programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre)

Jusqu’à mon dernier semestre comme étudiante de 1er cycle à l’École polytechnique fédérale de Zurich, je n’avais pas beaucoup réfléchi au féminisme et à la place des femmes en sciences. Pendant ces derniers mois, une amie a mis sur pied un club de lecture. Un livre d’Eugenia Cheng m’a particulièrement frappée : x + y: A Mathematician’s Manifesto for Rethinking Gender (x + y : Manifeste d’une mathématicienne pour repenser le genre). J’aimais la manière dont les discussions sur le genre étaient orientées dans ce livre : nous n’avons pas nécessairement besoin de classer les comportements selon qu’ils sont de manière caractéristique féminins ou masculins. Au lieu de cela, nous pouvons nous concentrer sur un objectif à propos duquel nous pouvons être d’accord : viser un milieu de recherche qui favorise autant que possible la collaboration. Évidemment, ce peut être amusant d’être parfois en compétition les uns avec les autres. Mais au bout du compte nous sommes des êtres humains et nous nous sentons forts quand nous sommes appréciés par les êtres humains qui nous entourent. Partager les uns avec les autres, s’écouter les uns les autres, apprendre les uns des autres.


Barbara Šoda, doctorante à l’Institut Périmètre

Être une femme scientifique ne m’a jamais paru extraordinaire : j’ai toujours senti que c’était normal de faire partie de la communauté. J’ai grandi en Croatie, où l’identité de genre ne posait pas beaucoup de problème. J’ai fréquenté une école secondaire forte en mathématiques, où les filles faisaient partie des meilleurs élèves et où environ la moitié des élèves de ma classe étaient des filles. Plus tard, pendant mes études de physique à l’université, nous étions encore bien représentées. Parfois, des gens d’autres pays étaient surpris de nous voir, un groupe de filles qui voulaient faire des mathématiques. C’était inhabituel dans leur pays où l’on croyait que c’était plutôt pour les garçons. Nous trouvions cela étrange et amusant. Cela ne me préoccupait pas beaucoup.

Maintenant, pour être honnête, je crois qu’un sérieux problème peut survenir à un certain stade d’une carrière en physique. Il semble que les femmes ont tendance à quitter la physique après avoir terminé leur doctorat. Il me paraît très probable que cela est dû au conflit entre les exigences d’une carrière en physique et la pression du temps pour s’installer. Cela touche à la fois les hommes et les femmes, mais les femmes en ressentent davantage les effets. C’est difficile de fonder une famille quand on déménage plusieurs fois à quelques années d’intervalle, d’abord pour faire un doctorat, puis des stages postdoctoraux, pour enfin s’installer avec un peu de chance à la fin de la trentaine ou au début de la quarantaine.

En ce qui me concerne, j’aime beaucoup la physique et la recherche, et je vais donc continuer d’en faire aussi longtemps que je le pourrai. Je peux concevoir qu’à un moment donné mon goût pour la science pourrait sérieusement entrer en conflit avec mon désir de fonder une famille. Je suppose que je trouverai une solution.

J’espère qu’un jour nous serons assez brillants pour mettre en place un système où les jeunes scientifiques n’auront pas autant à se déplacer et souvent à sacrifier des parties d’eux-mêmes qui sont très humaines : le désir d’une famille, d’amis, de stabilité et d’intimité. En tant qu’êtres humains, on se rend compte facilement que ces désirs sont dans l’ordre des choses. Même d’un point de vue pragmatique, il n’est pas certain que les sacrifices consentis par les scientifiques contribuent à l’essor de la science elle-même. Ils pourraient en fait empirer les choses.

Après tout, il y a de nombreux exemples de personnes qui ont fait d’importantes contributions sans devoir se déraciner. À titre d’exemple, le célèbre philosophe Emmanuel Kant n’a jamais quitté sa ville natale, mais ses travaux marquants en philosophie sont encore mondialement connus, des siècles après sa mort.


Céline Zwikel, boursière Jocelyn-Bell-Burnell à l’Institut Périmètre

À la fin de l’école secondaire, alors que je devais choisir quoi étudier à l’université, j’étais déchirée entre l’histoire et la physique. Vous pourriez croire que c’est étrange. Cependant, les deux matières ont quelque chose en commun : elles nous aident à comprendre pourquoi le monde est tel qu’il est.

Comme j’aimais beaucoup les mathématiques, j’ai choisi d’étudier la physique, même si à l’époque j’en savais très peu sur le sujet. Par exemple, je n’avais jamais entendu parler de la mécanique quantique avant de suivre ce cours à l’université.

À l’université, j’ai découvert un milieu plein de gens passionnés et (pour la plupart) aimables. Je n’ai jamais regretté mon choix et je suis enchantée de faire carrière en physique.

Le principal obstacle que j’ai rencontré est le syndrome de l’imposteur. C’est en effet facile de se sentir mal à l’aise face aux défis et à la complexité de la physique. Par exemple, quand on commence à lire un article, il arrive souvent que l’on n’y comprenne pas grand-chose. En discutant avec mes pairs, je me suis rendu compte que la plupart d’entre nous ont le même sentiment et qu’il est important de persévérer.

Comprendre l’univers est encore ce qui me motive tous les jours, et je suis très chanceuse de m’y efforcer en tant que postdoctorante à l’Institut Périmètre.


Jessie Muir, postdoctorante à l’Institut Périmètre

Je me suis intéressée à la physique en lisant quelques livres de vulgarisation scientifique à la fin de mes études secondaires. Ce qui m’a d’abord attirée, c’est le désir de savoir à quoi l’univers ressemble et comment il fonctionne, mais ce qui m’a vraiment captivée, c’est de me rendre compte que la science n’était pas seulement de l’information qui existait dans l’abstrait. C’était plutôt un ensemble de connaissances élaborées par des gens qui travaillaient, déduisaient, expérimentaient, et plus généralement résolvaient des problèmes.

Il m’a fallu encore un certain nombre d’années pour comprendre qu’il y avait des possibilités de carrière où je pourrais contribuer moi-même activement au processus de « résolution de problèmes ». Je me sens chanceuse de pouvoir faire cela maintenant, par des travaux de recherche en cosmologie à la jonction de la théorie et de l’analyse de données. Avec des collaborateurs du monde entier, je me sers des mesures de galaxies lointaines pour cartographier la répartition de la matière dans l’univers, et j’utilise cette répartition pour étudier les propriétés de la matière sombre, de la gravité et de l’énergie sombre.

Pour mon développement comme personne autant que comme scientifique, il a été important pour moi de reconnaître les répercussions de diverses iniquités dans la société — y compris mais pas seulement celles liées au sexe — sur les aspects humains de l’activité scientifique. La sous-représentation des femmes en physique en est une manifestation et a déclenché chez moi ce qui est assurément un processus permanent d’apprentissage. Pour ce processus d’apprentissage, j’ai trouvé utile d’avoir de bons mentors encourageants, de chercher activement des manières d’aider les autres à se sentir les bienvenus — plus particulièrement les scientifiques moins expérimentés —, et de bâtir une communauté avec des personnes qui travaillent ensemble à améliorer la structure de nos institutions.


Lauren Hayward, chargée de cours en physique quantique et scientifique au sein de l’équipe de diffusion des connaissances de l’Institut Périmètre

Contrairement à beaucoup de mes collègues, je n’ai pas toujours su que je voulais être physicienne. Par contre, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours beaucoup aimé enseigner. Pendant toute mon enfance, l’une de mes activités préférées était de « jouer à l’école » : j’installais une salle de classe et j’essayais de convaincre mon jeune frère d’être mon élève.

Maintenant, bien des années plus tard, j’aime toujours enseigner, sauf qu’au lieu d’enseigner les arts et l’artisanat à mon frère réticent, j’enseigne la matière quantique et la physique informatique à des étudiants diplômés. Je me suis aussi découvert une passion pour la vulgarisation et la communication scientifiques, qui constituent à mon avis une autre forme d’enseignement. Cela me met au défi d’expliquer à des auditoires élargis les objectifs et les méthodes de la recherche en physique moderne, en supprimant le plus de détails techniques possible de mes explications.

Même si je suis passionnée par mon travail, il y a des moments où je me sens un peu à part ou découragée, quand je me vois entourée d’autres chercheurs qui se sont engagés de manière inébranlable dans la physique dès la première fois où ils ont actionné un interrupteur ou regardé le ciel étoilé. Mais dans ces moments-là, je me rappelle que l’une des clés du progrès et des percées scientifiques est la collaboration. Le travail scientifique est à son meilleur quand nous réunissons des gens aux nombreuses passions et perspectives différentes. Ma passion de l’enseignement m’a amenée à jouer un rôle unique dans la communication à d’autres personnes de la physique théorique contemporaine et dans la formation de la communauté scientifique de demain.


Alessia Platania, postdoctorante à l’Institut Périmètre

Quand j’étais enfant, j’étais fascinée par les mathématiques et la logique. À l’âge de 10 ans, j’ai commencé à regarder des documentaires sur des physiciens théoriciens célèbres, ainsi qu’à lire des livres de Stephen Hawking et de Roger Penrose. Cela a suffi à susciter mon intérêt pour la physique de notre univers, et j’ai décidé que j’aimerais faire une carrière universitaire et passer mes journées devant un tableau noir. Cette idée m’a motivée (et me motive encore) à travailler fort pour atteindre mes objectifs, même lorsque les échecs l’emportent sur les succès. Je suis actuellement postdoctorante à l’Institut Périmètre, où je travaille sur la gravitation quantique et ses implications phénoménologiques en astrophysique et en cosmologie.


Ana-Maria Raclariu, postdoctorante à l’Institut Périmètre

J’ai grandi à Bucarest, en Roumanie. C’est seulement au secondaire que j’ai commencé à aimer la physique, grâce à une enseignante inspirante. Tout à coup, la physique est devenue une matière intéressante qui se servait des mathématiques pour expliquer des faits de la vie quotidienne : pourquoi des lunettes peuvent corriger une vision trouble, comment les moteurs et les radios fonctionnent, ou comment on peut mesurer la température. Dans tous mes cours de physique, les filles étaient en majorité et c’était une femme qui enseignait, de sorte que ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai pris conscience du déséquilibre des sexes en sciences.

Je crois que ce que nous devenons est en partie déterminé par notre environnement et nos expériences. Pendant toutes mes études universitaires, j’ai eu l’énorme chance d’être continuellement entourée et encouragée par des gens remarquables, qu’ils soient mentors, collègues ou amis. C’est pour cela que je suis en physique encore aujourd’hui.


Anna Heffernan, ancienne postdoctorante associée à l’Institut Périmètre et boursière postdoctorale à l’Université de Guelph

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé comprendre tout ce qui m’entourait. Quand j’étais enfant, l’encyclopédie pour enfants d’Usborne était l’un de mes livres préférés. Je la lisais et la relisais en entier, jusqu’à ce que je connaisse tout son contenu, puis je la relisais encore.

Les mathématiques étaient pour moi un jeu. Je n’en avais jamais assez, et je prenais de l’avance sur la matière à venir, seulement par plaisir. (Je sais que ça a l’air très étrange!) Je faisais aussi des choses normales pour mon âge — grimper aux arbres, jouer à cache-cache, au football et au camogie — mais j’aimais surtout mes livres. Ma meilleure amie d’enfance se rappelle que, lorsqu’elle me demandait d’apporter quelque chose d’amusant à une soirée pyjama, elle ne comprenait pas que j’arrive avec mon dernier livre préféré. En grandissant, je me suis rendu compte que la physique combinait tout cela — les connaissances, les mathématiques, et même la mécanique des sports — et que plus on apprend, plus on veut apprendre.

C’était important d’avoir des alliés pour franchir les obstacles. C’était précieux de rencontrer des gens qui s’intéressaient à moi pour les bonnes raisons, qui me soutenaient et m’encourageaient à réussir. Je sais qu’ils souhaitent mon succès autant que moi et qu’ils auront toujours aussi mon appui. Ils peuvent compter beaucoup, en particulier lorsqu’ils occupent des postes plus importants. Les connaissances sont également utiles : lorsque quelqu’un vous sous-estime, il n’y a rien de plus satisfaisant que de le surprendre avec des connaissances pures.

Il y a toujours tant à apprendre et à comprendre, et j’adore cela. Et quand on pense aux possibilités d’application des méthodes des mathématiques et de la physique à tous les domaines de recherche, on ne cesse de s’émerveiller de ce dont nous sommes tous capables… à condition d’y mettre le temps et la patience nécessaires.


Bianca Dittrich, professeure à l’Institut Périmètre

Il y aura toujours des gens désireux de déterminer votre avenir, mais il n’y a que vous pour vivre votre vie! Suivez ce qui vous captive, intéressez-vous aux questions qui vous fascinent. Quand j’ai décidé d’étudier en physique, beaucoup de gens m’ont dit que je n’aurais pas d’emploi dans ce domaine. Plus tard, on m’a dit que je ne devrais pas me spécialiser en gravitation quantique. Mais j’ai trouvé ma voie. Ce qui m’a stimulée à toutes les étapes a été ma passion pour ce que je faisais.


« Ma curiosité a été alimentée par le fait qu’étudier les sciences était naturel, et je n’ai jamais pensé que les sciences n’étaient pas pour les femmes. » [traduction]
– Flaminia Giacomini, boursière Yvonne-Choquet-Bruhat et postdoctorante à l’Institut Périmètre


Emilie Huffman, assistante dans le programme PSI à l’Institut Périmètre

Quand j’étais enfant, j’étais attirée à la bibliothèque par les livres où il y avait des motifs, des énigmes, des nombres et des illusions d’optique (les livres de Mitsumana Anno sur l’alphabet et les chiffres en sont des exemples amusants). J’aimais réfléchir aux nombres. Il paraît que j’étais vraiment jeune quand un jour j’ai demandé à ma mère : « Combien font trois fois quatre? ». Quand elle a dit « Douze », je l’ai regardée et lui ai dit avec beaucoup de joie : « C’est ça! »

J’aimais un peu les sciences, surtout à cause des expériences et des démonstrations qui semblaient être des tours de magie amusants. Je n’aimais pas mémoriser des tas de faits, et c’est ce que semblaient être les sciences avant l’école secondaire. L’étude de la chimie a changé les choses, parce qu’elle m’a permis de me rendre compte que tous les jeux mathématiques qui m’amusaient pouvaient servir à comprendre la nature.

Plus tard, la physique m’a montré que l’on pouvait comprendre la nature à partir des principes premiers à l’aide des mathématiques. Je me souviens d’avoir étudié les différentes orbitales atomiques, mais le manuel disait qu’il faudrait plusieurs années de mathématiques à l’université pour vraiment les comprendre. L’idée que je pourrais utiliser les mathématiques pour comprendre de telles choses me semblait surréaliste et passionnante. J’ai décidé de faire de cette compréhension mon objectif à long terme. Avec les années, cela m’a menée vers la physique de la matière condensée.

Je dois beaucoup aux encouragements de ma mère. La collectivité plutôt traditionnelle et conservatrice dans laquelle j’ai grandi aux États-Unis n’appuyait pas les femmes qui voulaient faire carrière. Malgré cela, ma mère (qui m’a élevée) m’a toujours encouragée à explorer ce qui m’intéressait, et je savais qu’elle me croyait capable de faire tout ce sur quoi je me concentrerais. En plus de cela, c’est le goût de l’énigme, des collègues compréhensifs, ainsi que les amis formidables que j’ai rencontrés en cours de route qui m’ont aidée à réaliser mon parcours.


Fionnuala Ni Chuireain, ancienne étudiante à la maîtrise dans le programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre)

C’est de manière très indirecte que je suis arrivée à la physique. Selon les moments, je voulais être (sans ordre particulier) auteure de livres pour enfants, médecin, dramaturge, prospectrice de diamants ou cinéaste! J’ai découvert la physique à l’adolescence, quand le hasard a fait que je prenne un livre sur l'univers et que je me rende compte de tout ce qu’il nous restait à découvrir. La physique m’apparaissait comme une résolution d’énigmes à grande échelle.

L'une des choses qui m’ont le plus aidée pendant mes études de 1er cycle universitaire en physique, c’est quand mes collègues et moi nous sommes rendu compte que l’encouragement plutôt que la compétition serait utile à nous tous. Nous n’avons jamais eu à faire semblant que nous comprenions toujours tout!

Certains des plus grands obstacles sur mon parcours en physique ont été mes propres préjugés. Je croyais que les physiciens devaient tous être comme les principaux personnages de la série The Big Bang Theory (La théorie du Big Bang) — des « génies » ayant peu d’intérêt pour le côté « artistique » des choses. J’étais on ne peut plus dans l’erreur : les personnes que j’ai rencontrées en physique ont des intérêts et des personnalités très variés, et la plupart seraient d’avis que c’est le travail acharné et l’enthousiasme plutôt que le « génie » qui contribuent au succès.


Flaminia Giacomini, boursière Yvonne-Choquet-Bruhat et postdoctorante à l’Institut Périmètre

Mon père est chercheur en biologie moléculaire. Quand j’étais enfant, je l’accompagnais parfois dans son laboratoire au lieu de rester seule à la maison. C’était un magnifique terrain de jeu : je pouvais voir des cellules au microscope, assister à l’extraction d’ADN et poser un tas de questions aux postdoctorants qui travaillaient sous la direction de mon père. Et comme je devais rester loin de la centrifugeuse, à cause du danger, tout était encore plus mystérieux.

À la maison, j’avais un microscope jouet et un jeu de chimie pour enfants, avec lesquels je m’amusais quand je n’étais pas à l’école. Ma curiosité a été alimentée par le fait qu’étudier les sciences était naturel, et je n’ai jamais pensé que les sciences n’étaient pas pour les femmes. Cet enthousiasme à comprendre davantage le monde dans lequel nous vivons me motive encore aujourd’hui.


Ghazal Geshnizjani, adjointe invitée à l’Institut Périmètre

Ghazal Geshnizjani (au centre), avec ses amies de l’école secondaire prénommées Shadhi (à gauche, maintenant scientifique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA) et Parisa (cofondatrice et PDG de Basel Precision Instruments)[/caption]

Je suis née dans la ville antique d’Esfahan, en Iran, à la veille d’une révolution très violente. Cette révolution a bientôt été suivie d’une guerre de 8 ans entre l’Iran et l’Irak. Pendant cette période agitée, comme tous les enfants de ma génération, j’ai fréquenté une école primaire publique surpeuplée. J’étais une enfant introvertie. En classe, les enseignants me remarquaient à peine, sauf pour quelques concours de mathématiques où j’avais dépassé « par magie » tous les élèves les plus brillants.

Ma dernière année d’école primaire a coïncidé avec la dernière année de la guerre où, à cause des attaques intenses de missiles balistiques, les écoles ont été fermées pendant la plus grande partie de l’année scolaire. Cet été-là, il y a eu dans notre ville 2 versions (une pour les filles et une pour les garçons) d’un programme spécial pour élèves doués. À la surprise de mes enseignants, j’ai été parmi les premières au test d’admission et j’ai été acceptée dans la version pour filles du programme d’enrichissement.

Là encore, je n’étais pas exceptionnelle parmi mes nouvelles collègues, dont beaucoup sont maintenant médecins et ingénieures en Iran et ailleurs dans le monde. Par contre, j’ai progressivement découvert que ma force résidait dans la pensée analytique. Ce que j’aimais le plus, c’était résoudre des problèmes de mathématiques ou de sciences. Avec le temps, je me suis intéressée à la physique théorique, là où les mathématiques et la nature se rencontrent.

Heureusement, j’ai eu à l’école secondaire un petit groupe d’amies qui étaient tout aussi passionnées que moi de mathématiques, d’informatique et de physique. Nous formions des groupes d’étude, nous échangions des livres intéressants et organisions des ateliers. Nous avons aussi appris très tôt que bien des gens, même dans le système d’éducation, croient que les filles ne devraient pas faire de mathématiques ou de sciences. Par bonheur, nous étions déterminées à nous entraider face à n’importe quel obstacle.

Par exemple, quand nous avons appris que certaines ressources comme des ordinateurs ou des télescopes avaient été livrées à la section des garçons de notre école, nous avons convaincu le directeur qu’elles devraient aussi être partagées avec les filles. Une autre fois, nous avons appris qu’un cours supplémentaire de physique avait été organisé pour les garçons. Nous avons formé un groupe, nous sommes allés directement à l’école des garçons (pendant les heures de classe) et nous avons refusé de partir tant que nous n’aurions pas le droit de participer à ce programme. Imaginez : une demi-douzaine de filles occupant une école réservée aux garçons et arrivant finalement à convaincre la direction des 2 écoles que nous avions le droit de participer à ce programme.

Mon parcours, depuis la jeune fille déterminée à étudier les sciences en Iran jusqu’à une physicienne du Moyen-Orient travaillant en Amérique du Nord, a été long et sinueux. Sous plusieurs aspects, j’ai eu beaucoup de chance : je suis allée dans de bonnes écoles, j’ai été soutenue par ma famille, et je suis tombée sur de très bons amis et scientifiques qui m’ont aidée à relever de nombreux défis. Mais je me suis beaucoup obstinée à trouver des manières de franchir des obstacles.

Si je peux donner un conseil aux jeunes générations, c’est que la société n’est pas nécessairement la meilleure juge de vos forces, ni même la meilleure promotrice de vos intérêts, mais que vous l’êtes assurément! Sachez ce qui vous passionne et soyez persévérantes. De plus, essayez de trouver un bon réseau d’appui formé de personnes qui vous ressemblent. Non seulement cela vous aidera à surmonter les difficultés, mais vous aurez ensemble beaucoup de bons souvenirs.


« La société n’est pas nécessairement la meilleure juge de vos forces, ni même la meilleure promotrice de vos intérêts, mais vous l’êtes assurément! Sachez ce qui vous passionne et soyez persévérantes » [traduction]
– Ghazal Geshnizjani, professeure-chercheuse associée à l’Université de Waterloo et assistante dans le programme PSI à l’Institut Périmètre


Kelly Foyle, scientifique au sein de l’équipe de diffusion des connaissances de l’Institut Périmètre

J’ai su que j’étais faite pour la physique le jour où nous avons vu la notion de couple mécanique à l’école secondaire. Tout le reste de la journée, je souriais chaque fois que j’ouvrais une porte. C’était vraiment sympa de comprendre le fonctionnement des choses! C’est cette joie qui m’a poussée à continuer de faire de la physique. Il y a eu sûrement des jours où j’étais la seule fille dans la salle, mais je me suis toujours sentie chez moi avec mes amis physiciens, parce que nous avions en commun le bonheur d’essayer de comprendre l’univers.


Laura Bernard, professeure responsable de la recherche au Laboratoire de physique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et ancienne postdoctorante à l’Institut Périmètre

J’ai décidé d’étudier la physique théorique, puis de me spécialiser dans la relativité générale, lorsque j’ai découvert jusqu’à quel point elle était étroitement liée aux mathématiques. Je suis toujours enthousiaste à propos de mon travail et de tous les gens que j’ai eu la chance de rencontrer. Même s’il y avait de moins en moins de femmes à mesure que je progressais dans le milieu universitaire, je n’ai jamais eu de problèmes majeurs dans les pays où j’ai travaillé. Cela a eu pour seul effet de m’engager progressivement de plus en plus à encourager les femmes à se lancer en sciences.


Laura Sberna, ancienne doctorante à l’Institut Périmètre

Depuis l’école primaire, j’ai toujours beaucoup aimé les mathématiques. Je me souviens encore du jour où j’ai abouti dans une classe plus avancée et appris le théorème de Pythagore à un âge beaucoup plus jeune que la moyenne. Je n’arrêtais pas de m’en vanter et de demander des détails supplémentaires à ma mère (qui était diplômée en statistiques), comme de me montrer la magnifique représentation géométrique de ce théorème.

Mais en même temps, j’étais toujours passionnée d’histoires et d’écriture. Quand j’ai dû choisir un domaine d’études à l’université, la physique m’a semblé être un bon compromis : en étudiant la physique, j’aurais le plaisir de faire des mathématiques, de bien faire travailler mon cerveau, de ne jamais m’ennuyer et d’apprendre l’histoire extraordinaire du fonctionnement réel de l’univers.

Maintenant, après 4 années d’études supérieures, une partie de ce qui me motive à poursuivre mon travail vient des personnes extraordinaires que j’ai rencontrées dans mon parcours. Après tout, la science est une question de collaboration, et le travail au sein d’une équipe (que l’on choisit soi-même, la plupart du temps!) est l’un des plus grands plaisirs d’une carrière en recherche.


« La science est une question de collaboration, et le travail au sein d’une équipe est l’un des plus grands plaisirs d’une carrière en recherche. » [traduction]
– Laura Sberna, ancienne doctorante à l’Institut Périmètre


Maïté Dupuis, directrice des programmes d’enseignement à l’Institut Périmètre

J’ai toujours aimé les mathématiques et je me suis toujours amusée à en faire. Je me souviens en particulier d’une enseignante que j’ai eue au début du secondaire, et qui m’a enseigné la géométrie et la signification d’une démonstration mathématique. J’ai adoré cela. Plus tard au secondaire, je voulais être océanographe. Mais quand j’ai découvert la physique à l’université, j’ai changé d’idée! Étant donné mon amour des mathématiques, c’était naturel d’aller en physique théorique.

Mon parcours toujours passionnant en physique m’a également permis de rencontrer des gens vraiment extraordinaires. Certaines de ces personnes m’ont beaucoup soutenue, ce qui a compensé pour le peu d’appui du milieu universitaire lorsque j’ai eu ma première fille pendant mon postdoctorat. Maintenant, la plupart de ces gens sont beaucoup plus que des collègues — ce sont de véritables amis.

Amusez-vous à étudier en sciences et cherchez au passage des gens passionnés!


Marina Maciel Ansanelli, doctorante à l’Institut Périmètre et ancienne étudiante à la maîtrise dans le programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre)

Je m’appelle Marina et je viens de São Paulo, au Brésil. J’ai 22 ans et je suis actuellement doctorante à l’Institut Périmètre.

Je veux être une scientifique depuis que je suis enfant, et mes parents m’ont beaucoup encouragée. J’ai été aussi très inspirée par les personnages scientifiques des bandes dessinées! En y repensant, je crois que tous ces personnages scientifiques étaient des hommes, ce qui est dommage. Je suis certaine que j’aurais été très heureuse de voir un personnage féminin semblable quand j’étais enfant!

Ce manque de contact avec des femmes scientifiques a persisté pendant la plus grande partie de mon parcours, et c’est l’un des principaux obstacles auxquels j’ai eu à faire face. Au secondaire, j’ai participé à des olympiades de physique. À de nombreuses reprises, j’étais la seule fille dans le groupe de préparation à ces concours. Le plus difficile était la sensation que si je réussissais bien, ce serait parce que j’étais une bonne élève, mais que si je ne réussissais pas aussi bien, ce serait parce que j’étais une fille. J’ai ressenti à l’époque beaucoup de pression à cause de cela.

Surmonter ces sentiments négatifs est encore une bataille quotidienne, mais je crois que ce qui m’a le plus aidée, c’est d’être en contact avec de plus en plus de filles et de femmes en physique, de pouvoir en parler et d’écouter d’autres personnes ayant vécu des expériences semblables.

Après avoir terminé mon 1er cycle universitaire, j’ai fait une maîtrise sur les fondements de la physique quantique, une théorie qui a été élaborée au siècle dernier et qui porte sur le comportement d’objets infiniment petits tels que les particules subatomiques. Ce qui me motive à poursuivre mes études en physique, et sur ce sujet en particulier, c’est la même curiosité que celle que j’avais quand j’étais enfant : trouver comment la réalité fonctionne au niveau fondamental.


Maxence Corman, doctorante à l’Institut Périmètre

Je me souviens d’avoir dit que j’aimais vraiment la physique, et que mes parents m’ont dit de faire ce que j’aimais, de sorte que je me suis lancée dans des études de physique. Je fais maintenant un doctorat et, honnêtement, je n’ai aucun regret. Je crois qu’aucun autre domaine n’aurait pu être aussi gratifiant (mais parfois aussi frustrant). Des obstacles? Je suis très chanceuse de ne pas en avoir eu jusqu’à maintenant — peut-être parce que je n’en ai pas conscience. De toute manière, avec tous les programmes de sensibilisation et d’affirmation positive concernant les femmes en physique, je suis convaincue que c’est une époque formidable pour faire de la physique, et c’est ce qui me stimule constamment.


« J’ai été envoûtée par le fait qu’une équation aussi simple, F=ma (communément appelée la 2e loi de Newton), puisse receler autant de puissance. » [traduction]
– Meenu Kumari, postdoctorante à l’Institut Périmètre


Meenu Kumari, postdoctorante à l’Institut Périmètre

J’étais encore enfant quand j’ai découvert mon don pour les mathématiques. Au début du secondaire, à Gaya, en Inde, un de mes loisirs consistait à résoudre des problèmes généraux de mathématiques et de raisonnement proposés dans un magazine mensuel destiné à ceux qui participaient à des concours après l’obtention de leur diplôme. À la fin du secondaire, j’ai été captivée par l’optique. C’était pour moi très fascinant de comprendre, en considérant uniquement quelques rayons de lumière, comment des miroirs concaves et des lentilles convexes forment des images réelles.

Un point tournant est survenu lorsque j’ai étudié la mécanique newtonienne. J’ai été envoûtée par le fait qu’une équation aussi simple, F=ma (communément appelée la 2e loi de Newton), puisse receler autant de puissance. En plus d’expliquer le mouvement d’objets mécaniques, elle peut même expliquer l’électrodynamique en jeu dans un milieu. Le désir de saisir l’importance d’équations en apparence aussi simples m’a amenée à me diriger vers la recherche en physique.

Même s’il n’a pas été facile, le parcours allant de l’école secondaire aux recherches postdoctorales a été enrichissant. Dans une société où les professions d’ingénieur et de médecin sont considérées comme les plus respectées, le choix d’une carrière scientifique a posé ses propres défis. J’ai finalement choisi la jonction des sciences et du génie en m’inscrivant à un programme de « génie physique » dans une prestigieuse école de génie. J’ai toutefois senti rapidement que je n’étais pas à ma place. J’ai décidé de courir un risque en m’inscrivant à un institut scientifique récemment fondé, où personne n’avait encore été diplômé. Malgré les avertissements reçus, j’ai suivi mon instinct.

Je me suis bien vite sentie chez moi dans ce nouvel institut, entourée d’étudiants qui avaient la même passion que moi pour la physique. Ce n’était pas normal pour une fille d’une petite ville, dans une société conservatrice, de partir de la maison pour des études de 1er cycle universitaire, sans parler d’aller ensuite à l’étranger pour des études supérieures. J’ai fait face à de nombreux conflits dans ma famille, mais je ne me suis pas découragée. Malgré ces conflits, les membres de ma famille ont fini par me soutenir. Avec le temps, ils sont devenus de plus en plus heureux de voir que mes décisions risquées portaient fruit.

Pendant mes études de 1er cycle, il y a eu des moments où je me sentais submergée par des cours avancés qui allaient trop vite. Les projets de recherche menés en été constituaient alors une pause bienvenue. Je pouvais m’attaquer librement à des problèmes de physique, en travaillant avec des professeurs de partout au pays, ce qui était vraiment satisfaisant et éclairant.

Arrivée aux études supérieures, je préférais passer la plus grande partie de mon temps à « faire de la physique » plutôt que de seulement apprendre des notions existantes. Mais j’ai eu ma part de moments difficiles pendant mes études supérieures. Avant ma première réunion de comité, j’avais le sentiment de ne pas en avoir assez fait et que je devais peut-être abandonner. Je me suis rendu compte que c’était seulement ma peur d’être vulnérable, et cela m’a aidée à garder mon calme. J’ai veillé à ne pas perdre mon élan vers la recherche en continuant de faire au moins un peu de physique même dans les moments difficiles, et cela m’a aidée à terminer mes études supérieures.

J’ai grandi dans une société patriarcale aux normes strictes sur les rôles des hommes et des femmes. Les souffrances des femmes dans un tel milieu m’ont convaincue de vouloir une vie meilleure. Je veux être maîtresse de ma propre vie. Cette conviction m’a servi de phare, me motivant à faire de mon mieux dans tout ce que j’entreprends. Je souhaite sincèrement que toutes les filles et toutes les femmes puissent trouver et vivre leurs rêves, même si cela implique d’enfreindre les normes et stéréotypes sociaux concernant les sexes.


Nitica Sakharwade, ancienne doctorante à l’Institut Périmètre

Au secondaire, je me rappelle avoir passé des jours à essayer d’inventer une machine à mouvement perpétuel — ce qu’on me disait impossible à cause de la 2e loi de la thermodynamique. Perplexe, je continuais de concevoir des variantes de ma machine, dont aucune n’est parvenue au mouvement perpétuel. Au lieu de cela, c’est ma fascination pour le fonctionnement interne de la nature qui est devenue perpétuelle.

En Inde, il y avait beaucoup de filles avec moi à l’école, mais à mesure que je me préparais à entrer à l’université, peu d’entre elles continuaient en physique. Pendant mes études de 1er cycle universitaire, j’étais la seule fille dans un groupe d’une trentaine d’étudiants. J’avais l’impression d’être à la fois isolée et sous les feux de la rampe. Je me donnais souvent des airs de garçon manqué pour être à ma place; ce n’est que plus tard que je me suis sentie progressivement plus à l’aise d’être féminine tout en faisant de la physique.

C’est peut-être facile de dire que la physique transcende les sexes, mais ce n’est pas ce que nous vivons. C’est grâce au soutien de mon entourage — des parents qui nourrissaient mes rêves, des enseignants qui appréciaient mes idées et qui me conseillaient, ou d’extraordinaires chercheuses contemporaines qui ouvraient la voie — que j’ai poursuivi mes efforts malgré les statistiques; c’est grâce à cela, ainsi qu’aux énigmes sans fin qui se cachent dans la nature en attendant d’être résolues. Aux physiciennes en devenir je veux affirmer ceci : votre voix, vos idées et votre présence comptent. Nous sommes là et nous nous rangeons derrière vous!


Qiao (Elaine) Zhou, postdoctorante à l’Institut Périmètre

Je suis une mathématicienne et une physicienne mathématicienne. Depuis mon enfance, j’aime profondément la nature, et j’aime beaucoup les activités comme l’observation des plantes, la randonnée et le camping. Adolescente à Singapour, j’ai lu beaucoup de bons livres populaires de physique et de mathématiques qui étaient disponibles dans les bibliothèques publiques, et j’ai été fascinée par les nombreux phénomènes physiques intéressants que l’on ne peut pas voir dans la vie de tous les jours. C’est là que j’ai décidé d’entreprendre un voyage intellectuel lié à la physique.

Dans ce parcours, mis à part mes efforts personnels, je trouve très précieux d’aider d’autres personnes, ainsi que de demander l’aide de bienveillants mentors, pairs, collègues, collaborateurs, etc. Pendant mes études universitaires à Toronto, au Canada, j’ai beaucoup bénéficié des aimables conseils de nombreux professeurs de mathématiques et de physique, dont l’influence m’a amenée à faire des études supérieures en mathématiques et en physique mathématique. De la même manière, mes recherches à l’Université de la Californie à Berkeley (comme étudiante diplômée) et à l’Institut Périmètre de physique théorique (comme postdoctorante) n’auraient pas été possibles sans les nombreuses discussions avec beaucoup de chercheurs de mon institution et du monde entier.

La physique, les mathématiques et les sciences en général sont des matières fondamentales. Leur étude stimule l’esprit et ouvre la voie à de nombreuses possibilités, notamment la recherche scientifique, les technologies, la finance, les affaires, et même la politique (la célèbre politicienne Angela Merkel est une ancienne physicienne).

Si vous vous surprenez à méditer sur les secrets de la nature, envisagez de satisfaire votre curiosité en suivant un cours de physique, de mathématiques ou de sciences, et voyez jusqu’où cette expérience peut vous mener.


« J’avais l’impression d’être à la fois isolée et sous les feux de la rampe. » [traduction]
– Nitica Sakharwade, ancienne doctorante à l’Institut Périmètre


Stephanie Keating, rédactrice et éditrice scientifique principale, et responsable des subventions et distinctions à l’Institut Périmètre

Pendant mon enfance et mon adolescence, je m’intéressais à beaucoup de choses : les sciences en faisaient assurément partie, mais il y avait aussi la lecture, l’écriture, les arts plastiques et le théâtre. Pendant mes études secondaires, j’ai eu ma première réelle immersion dans la physique théorique — grâce à l’École internationale d’été pour jeunes physiciens et physiciennes (ISSYP) de l’Institut Périmètre, qui s’appelait à l’époque « Jeunes physiciens et physiciennes du Canada ». Quand je me suis rendu compte de tout ce qu’il restait à apprendre et à comprendre à propos de l’univers, j’ai été conquise.

J’ai étudié l’astronomie et l’astrophysique, et j’ai obtenu mon doctorat à l’Université de Toronto. J’ai eu la chance de rencontrer de nombreux pairs qui m’ont soutenue dans mon parcours. Nous avons appris que la science se fait mieux en équipe, en profitant des forces de multiples personnes. Ensemble, nous pouvions presque toujours combler les lacunes dans les connaissances que chacun avait en tant qu’individu.

Maintenant rédactrice scientifique à l’Institut Périmètre, j’aime raconter les histoires qui se cachent derrière la science — qu’il s’agisse du dur labeur qui précède chaque percée ou découverte, ou du côté humain des scientifiques à la curiosité sans borne qui en sont les auteurs. Au cours de l’histoire, bien des personnes ont été laissées de côté, et il y en a encore davantage qui n’ont toujours pas pu écrire leur propre chapitre. La physique sera un domaine beaucoup plus riche quand chacun sentira qu’il a le pouvoir d’y participer.


Anonyme

Juste avant de commencer mes études en physique, j’étais certaine que je n’irais même pas au bout de la première année. Malgré mes bons résultats scolaires, j’étais totalement convaincue que je n’étais pas assez bonne. Au bout des 2 premières années, il s’est trouvé que j’étais la meilleure de mon groupe, et j’ai même obtenu une distinction et une bourse du département de physique de mon université.


Yìlè Yīng, doctorante à l’Institut Périmètre et ancienne étudiante à la maîtrise dans le programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre)

Même si les femmes ne constituent qu’un faible pourcentage des physiciens, toutes les physiciennes que j’ai rencontrées m’ont émerveillée, que ce soit mes professeures, les collègues de ma classe ou celles plus avancées, ou même certaines personnes avec qui j’ai été en contact par Internet. Plusieurs hommes m’ont aussi énormément soutenue au cours des années. Ce parcours comporte des obstacles, mais personne n’a à le faire seul.

À propos de l’IP

L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.

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Mike Brown
Gestionnaire, Communications et médias
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