Une belle intrication : la symphonie quantique
« Il se passe toujours quelque chose juste au-delà de nos attentes » [traduction], dit la narratrice du spectacle Quantum : La musique à la frontière de la science, pendant que l’orchestre joue la symphonie no 29 de Mozart.
Sur la scène du Centre national des arts, à Ottawa, les membres de l’orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo commencent à faire des expériences avec l’œuvre de Mozart en y insérant des sons particuliers d’une composition de John Cage — des particules sonores émises et interrompues de manière aléatoire au travers de la mélodie.
« Le truc, poursuit la narratrice, c’est de ne jamais cesser de regarder plus loin. » [traduction]
Cette fusion de Mozart et de Cage est la dernière pièce d’un concert qui, depuis 90 minutes, emmène l’auditoire faire un voyage inhabituel dans les histoires parallèles de la physique quantique et de la musique du XXe siècle.
Les œuvres d’Anton Webern et Iannis Xenakis jouées auparavant ont servi d’illustrations sonores de concepts tels que l’intrication et la superposition quantiques, ainsi que le principe d’incertitude.
Comme l’a dit d’entrée de jeu Edwin Outwater, directeur musical de l’orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo, le concert est « une passerelle vers un nouveau monde étrange de musique et de physique quantique. » [traduction]
Ce concert est exigeant pour l’auditoire — la physique quantique n’est pas d’un abord facile, pas plus que les compositions dissonantes de Xenakis et de Cage. Mais la narratrice Ann Baggley, une habituée de Stratford, agit comme guide réconfortante dans les nombreux détours inattendus du concert.
Cette performance était la 5e exécution de ce concert depuis sa création en 2012, par suite d’une collaboration entre l’orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo et l’Institut d’informatique quantique de l’Université de Waterloo (IQC).
Le concert a été conçu et coscénarisé par Edwin Outwater et Colin Hunter, rédacteur scientifique principal à l’Institut Périmètre qui a travaillé auparavant à l’IQC, dans l’intention de combler le fossé perçu entre la science et l’art. Des physiciens quantiques ont mis la main à la pâte — dont Raymond Laflamme chercheur à l’Institut Périmètre et directeur de l’IQC, qui explique sur scène des notions de physique quantique pendant les interludes parlés du concert.
Créé dans le cadre de la série Intersections de l’orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo — qui réunit la musique symphonique avec des genres inattendus, du heavy métal à la mécanique quantique, en passant par les arts du cirque —, ce concert a depuis été donné lors de l’inauguration officielle du Centre Quantum-Nano Mike-et-Ophelia Lazaridis de l’Université de Waterloo en 2012, de même que par l’orchestre symphonique d’Indianapolis.
L’orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo donnera à nouveau ce concert le 17 septembre, cette fois au Centre Conrad des arts de la scène de Kitchener, dans le cadre du Sommet de Waterloo sur l’innovation.
« Ce concert constitue une expérience très sympathique, dit M. Outwater, et je suis toujours étonné des résultats. » [traduction]
À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.