La science derrière la fiction inspire la lauréate du Prix Luke Santi
Cela a commencé avec un sac d’école mal fermé et une pointe d’imagination.
Alors que Joscelyn van der Veen était en 5e année, la fermeture éclair de son sac d’école se trouva ouverte. Et pourtant, elle était certaine – absolument certaine – de l’avoir bien fermée. Un peu à la blague, son père lui dit que peut-être les atomes de la fermeture éclair s’étaient spontanément réarrangés de manière à ce qu’elle soit ouverte.
Et Joscelyn de se demander si une telle chose était possible. Le commentaire de son père semblait sortir d’un roman de science-fiction. Cela piqua sa curiosité : elle se mit à lire un livre sur la mécanique quantique, et ce fut le début d’une passion.
Dès lors, Joscelyn savait qu’elle voulait étudier la physique. C’était un choix naturel, qui combinait ses intérêts pour les mathématiques et les histoires.
« Une grande partie de la physique moderne pourrait être de la science-fiction, dit-elle. Les physiciens ressemblent à des auteurs de science-fiction qui savent faire des mathématiques. » L’anecdote du sac d’école l’a amenée à composer une histoire de science-fiction. Et elle ajoute en riant : « Je me rends compte maintenant que c’est assez inexact sur le plan scientifique. » [traduction]
Cet amour de la physique et de la découverte, ainsi que d’excellents résultats académiques et un ensemble remarquable d’activités parascolaires, ont valu cette année à Joscelyn le prix Luke-Santi pour un élève méritant. Ce prix est remis en mémoire de Luke Santi, élève du secondaire et ami de l’Institut Périmètre, qui avait une passion pour la recherche et la découverte, et avait d’excellentes notes tout en donnant de son temps au service des autres.
Tout comme Luke Santi, Joscelyn a participé à l’École d’été internationale pour jeunes physiciens et physiciennes (ISSYP). Elle dit que son expérience de l’ISSYP en 2015 a été un moment décisif où elle s’est rendu compte qu’elle voulait que son intérêt pour la physique devienne une carrière professionnelle. « Puisque j’aime ça, disait-elle à propos de l’ISSYP, je sais donc que c’est ce que je veux faire dans la vie. C’est l’expérience la plus incroyable que j’aie jamais vécue. » [traduction]
Maintenant âgée de 18 ans, Joscelyn étudie en physique mathématique à l’Université de Waterloo.
L’été dernier, juste avant de commencer ses études universitaires, elle a assisté à l’École de cryptographie quantique pour jeunes étudiants organisée par l’Institut d’informatique quantique de l’Université de Waterloo. Le contact avec des concepts comme celui de téléportation quantique a consolidé son désir d’élucider les mystères de la physique.
« Déduire des équations est l’une des choses que je trouve les plus amusantes, déclare Joscelyn. C’est comme un casse-tête. Il y a toutes sortes de pièces, et il suffit de jouer avec elles jusqu’à obtenir une réponse à la fois belle, intéressante et surprenante. Et ce qui est bien en physique quantique, c’est que la réponse n’est pas ce à quoi l’on pourrait s’attendre. » [traduction]
Tout en obtenant d’excellentes notes en classe, Joscelyn participait à de nombreuses activités parascolaires : membre d’un orchestre d’harmonie, adepte de la course à pied en terrain libre, conseillère dans un camp de mathématiques. Elle pratique aussi le taekwondo, qu’elle apprécie pour le sens de la persévérance et de la courtoisie qu’il instille, et la détente mentale absolue qu’il procure. « Il faut vraiment se concentrer, explique-t-elle. Il est impossible de réussir un mouvement de taekwondo si l’on pense à autre chose. » [traduction]
À l’université, elle a ajouté un autre sport : le parkour. Issu des courses à obstacles de l’entraînement militaire, ce sport consiste à aller d’un point à un autre dans un environnement complexe (souvent en milieu urbain) de la manière la plus efficace possible. La physique se révèle utile pour certains mouvements qui semblent défier la gravité, comme de courir sur un mur.
Et Joscelyn d’expliquer : « La meilleure manière d’escalader un mur est que le pied soit perpendiculaire au mur. On veut que la force normale venant du mur soit maximale. Cela donne la plus grande friction – ce qui permet d’aller plus haut. » [traduction]
Comme bénévole dans l’équipe de vulgarisation de la physique à l’Université de Waterloo, elle compte expliquer des notions de physique, de la course sur un mur à la relativité générale.
Lorsqu’on lui demande quel problème de physique elle serait le plus intéressée à résoudre, elle cite sans hésiter le graal de la physique : « La gravitation quantique. Je crois que ce serait vraiment bien. » [traduction]
À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.