Collage of Emmy Noether and equations with one half blue and the other half orange

Transformer des étudiantes en scientifiques grâce au fonds de bourses Emmy-Noether pour talents émergents

La période des études supérieures est cruciale pour tout jeune chercheur, car elle marque la transition entre l’état d’étudiant à plein temps et celui de scientifique indépendant. Pour les femmes en physique, elle peut être particulièrement critique, certaines décidant de quitter carrément le domaine.

L’Institut Périmètre a créé le fonds de bourses Emmy-Noether pour talents émergents (EN-TE) pour appuyer des femmes brillantes pendant leurs études de doctorat.

Portant le nom de l’influente mathématicienne allemande, le fonds EN-TE fait partie d’un ensemble plus vaste d’initiatives Emmy-Noether de l’Institut Périmètre, qui visent des changements positifs pour les filles et les femmes en physique théorique.

Emmy Noether a été une pionnière. Incapable de s’inscrire à l’université parce qu’elle était une femme, elle a quand même assisté aux cours et a fini par obtenir son doctorat en 1907. Ses travaux fondamentaux en algèbre abstraite l’ont amenée à élaborer le théorème de Noether — percée utilisée de nos jours dans toutes les branches de la physique.

À l’Institut Périmètre, tous les doctorants bénéficient d’un soutien financier pour la durée de leurs études. Certaines doctorantes exceptionnelles reçoivent en plus une bourse EN-TE, ce qui réduit leurs tâches d’assistantes d’enseignement et leur permet de se concentrer davantage sur leurs recherches.

 

Le Conseil Emmy-Noether : Alimenter le flux des talents

Le Conseil Emmy-Noether est un groupe de personnes qui collaborent avec l’Institut Périmètre pour soutenir les femmes en physique. Le fonds de bourses EN-TE a été lancé en 2019 avec un don initial d’Anne-Marie Canning, membre du Conseil Emmy-Noether et passionnée de la cause des femmes en sciences. Son don a permis de financer les étudiantes Barbara Soda et Amalia Madden.

Aujourd’hui, les bénévoles du Conseil Emmy-Noether œuvrent à obtenir le soutien philanthropique de promoteurs de la diversité et de l’équité en STGM. Le Conseil s’est fixé un objectif ambitieux de 2,5 millions de dollars pour appuyer à tout moment 10 doctorantes.

« Maintenant plus que jamais, il nous faut tirer parti de tous les esprits scientifiques les plus brillants, dit Mme Canning. C’est comme cela que l’on construira un monde meilleur. Leur avenir est notre avenir. » [traduction]

 

Faites connaissance avec Kasia Budzik, récipiendaire d’une bourse EN-TE en 2021

Portrait of a woman with blonde hair and a red shirt standing in the atrium
Kasia Budzik

Enfant, Kasia Budzik a eu la chance d’avoir un enseignant qui a cultivé son talent naturel pour les mathématiques et les sciences en lui donnant des cours supplémentaires pour la préparer aux Olympiades internationales de mathématiques. Cette personne a contribué à façonner la carrière et le parcours de vie de Kasia Budzik.

À l’adolescence, la lecture du livre de Stephen Hawking Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs a suscité son intérêt pour les grandes questions scientifiques. Comment l’univers a-t-il commencé? Comment se terminera-t-il? Comment pouvons-nous décrire ce qui se passe entre sa naissance et sa mort?

Kasia Budzik a appris que la physique théorique pourrait aider à répondre à ces questions. Elle a profité de toutes les occasions possibles pour se plonger dans le sujet. À l’été 2014, elle est venue de sa ville natale de Cracovie, en Pologne, jusqu’à Waterloo, au Canada, pour participer à l’ISSYP (International Summer School for Young Physicists – École d’été internationale pour jeunes physiciens et physiciennes), 2 semaines intensives d’immersion dans la physique et d’activités avec des jeunes ayant les mêmes intérêts, venus du Canada et du monde entier.

Cette expérience a confirmé à Kasia Budzik son intérêt et ses aptitudes pour la physique. Après ses études de 1er cycle universitaire à l’Université de Varsovie, elle a obtenu l’une des places convoitées dans le programme de maîtrise PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l'Institut Périmètre).

Mme Budzik est restée à l’Institut Périmètre pour faire son doctorat sous la direction de Davide Gaiotto, titulaire de la chaire Krembil-Galilée de physique théorique.

Maintenant dans la 3e année de ses études de doctorat, Mme Budzik concentre ses recherches sur l’holographie avec déformations.

En physique, l’holographie est un puissant outil, un pont qui relie 2 théories dans des domaines qui semblent n’avoir aucun lien entre eux. Cette correspondance permet de traduire des problèmes complexes ou insolubles dans un domaine de la physique en des problèmes que l’on peut résoudre dans un autre domaine.

Dans le contexte de l’holographie, la « déformation » consiste à se limiter à un sous-ensemble de la dualité — comme avec une loupe au-dessus d’une petite partie d’une page. Cette méthode permet aux physiciens de définir les choses d’une manière plus mathématique, sous-ensemble par sous-ensemble, en tentant au bout du compte de prouver plus rigoureusement la dualité.

Mme Budzik a poursuivi ses recherches, selon des modalités différentes et à un autre rythme, pendant les confinements dus à la pandémie. Elle a trouvé une nouvelle manière de se détendre tout en faisant travailler son cerveau : elle a appris à jouer aux échecs (avec un peu d’aide d’Internet). Maintenant que la vie est redevenue plus normale, la doctorante est contente de pouvoir faire à nouveau de la physique en personne.

« J’ai toujours aimé être à l’Institut Périmètre, depuis ma participation à l’ISSYP, dit-elle. J’aime mon travail, et chaque jour je profite au maximum de ma présence ici. Je suis très heureuse d’être de retour et plongée dans tout ce que l’Institut a à offrir — séminaires et collaboration avec des collègues. C’est la meilleure manière de faire de la physique. » [traduction]

 

Annonce des récipiendaires des bourses 2022 EN-TE 2022

Two young women wearing blue sweaters standing in an atrium
Marina Maciel Ansanelli et Taillte May

L’Institut Périmètre est ravi de présenter les récipiendaires des bourses EN-TE 2022 : Marina Maciel Ansanelli, du Brésil, et Taillte May, de l’Irlande.

Après avoir complété le programme de maîtrise PSI en mode virtuel, à cause de la pandémie de COVID-19, dans leurs pays respectifs, Mmes Ansanelli et May ont décidé de poursuivre leur parcours universitaire à l’Institut Périmètre. Elles étudient toutes les deux en personne à l’Institut et s’épanouissent dans le contexte de collégialité et de collaboration qu’il offre.

Mme Ansanelli étudie dans le domaine des fondements quantiques, qu’elle a découvert en participant à un programme de 2 semaines pour étudiants de 1er cycle universitaire à l’été 2019.

Mme May a choisi de faire son doctorat à l’Institut Périmètre, en grande partie à cause de son environnement accueillant et favorisant la collaboration. Elle étudie dans le domaine de la gravité forte.

 

À la veille de grandes percées

Grâce à la vision et au soutien inébranlable du Conseil Emmy-Noether, les femmes ont leur place dans le flux des talents de l’avenir.

Ces efforts surviennent à un bon moment : la physique est entrée dans une ère extraordinairement passionnante et prometteuse. Le groupe de plus en plus nombreux de brillantes boursières EN-TE pourrait bien éclaircir certains des plus grands mystères de l’univers.