Des scientifiques inspirantes lors d’une séance dynamique de questions et réponses
À partir de leur laboratoire, de leur bureau ou de leur domicile, 4 femmes scientifiques ont fait part de leur vécu à l’intention d’élèves et d’étudiants du monde entier, à l’occasion de la conférence annuelle Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques) de l’Institut Périmètre.
Le 11 février, pour souligner la Journée internationale des femmes et des filles de science, l’Institut Périmètre a organisé une séance de questions et réponses avec 4 femmes dont les recherches vont des profondeurs de l’océan jusqu’aux confins de l’univers.
Les panélistes étaient : Jessica Schaub, étudiante universitaire de première génération qui fait une maîtrise en océanographie; Tiera Fletcher, ingénieure en aérospatiale, auteure et conférencière motivatrice; Roopali Chaudhary, biologiste cellulaire et entrepreneure passionnée de diversité dans les domaines des STGMM (sciences, technologie, génie, mathématiques et médecine); Asimina Arvanitaki, physicienne des particules primée et professeure à l’Institut Périmètre.
Pour la première fois, cette activité a eu lieu entièrement en ligne, ce qui lui a permis d’atteindre le monde entier. Les participants inscrits comptaient plus de 450 élèves, étudiants et enseignants de 25 pays, et en particulier de 39 conseils scolaires d’un bout à l’autre du Canada.
Les scientifiques ont répondu aux questions des participants, sur des sujets tels que des trucs de productivité, les activités parascolaires à poursuivre, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, le bon choix de carrière et comment se distinguer de la concurrence. Voici quelques points saillants de leurs interventions.
Roopali Chaudhary, fondatrice et PDG de Lotus STEMM, spécialiste principale en biologie cellulaire chez Allarta Life Science, associée de recherche au Département de biologie de l’Université McMaster[/caption]
À propos des études de doctorat
Roopali Chaudhary : C’est épuisant. Ne le faites pas si vous n’en avez pas vraiment envie… Ce n’est pas nécessaire de faire un doctorat — ce n’est pas la seule voie pour réussir.
Asimina Arvanitaki : Cela éveille toutes les petites peurs que vous pouvez avoir. Mais cela peut être très gratifiant. Si vous faites un doctorat parce que vous êtes passionnée de quelque chose — et cela devrait être votre motivation —, ne vous laissez pas arrêter par ces petites peurs.
Tiera Fletcher, ingénieure en aérospatiale, cofondatrice de Rocket With The Fletchers, co-auteure de Wonder Women of Science (De formidables femmes de science) — Photo : Michael A. Schwarz[/caption]
À propos de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
Tiera Fletcher : Vous devez trouver votre propre rythme. Pour ma part, j’avais besoin d’un horaire très structuré, à la minute près.
Jessica Schaub : Prévoyez des moments de détente. Vous ne faites pas une pause parce que vous remettez à plus tard ce que vous devriez faire maintenant — vous faites une pause parce qu’elle est dans votre horaire et que vous la méritez.
Asimina Arvanitaki, professeure à l’Institut Périmètre et titulaire de la chaire Fondation-Stavros-Niarchos-Aristarque[/caption]
À propos des compétences générales telles que la créativité et la communication
Asimina Arvanitaki : La physique théorique est un domaine de grande collaboration, et il est important d’avoir de bonnes aptitudes à la communication et de la créativité. Il s’agit d’avoir des idées sur le fonctionnement de la nature : la créativité fait partie intégrante de mon domaine.
Tiera Fletcher : Si vous ne pouvez pas communiquer vos idées originales, vous ne pouvez pas apporter de contribution.
À propos de l’équilibre des sexes en sciences
Asimina Arvanitaki : Nul doute qu’il pourrait être meilleur. Vous ne pouvez pas savoir à combien de réunions j’ai participé et où j’étais la seule femme… Mais ne vous laissez pas arrêter par cela. Ça ne nous a pas arrêtées.
Jessica Schaub, étudiante à la maîtrise en océanographie, Université de la Colombie-Britannique[/caption]
Quelques réflexions pour conclure
Jessica Schaub : C’est important de vous entourer d’une communauté qui vous soutiendra dans les difficultés, plutôt que de penser que tout va bien aller.
Roopali Chaudhary : Soyez authentique. N’oubliez pas qui vous êtes en tant que personne.
Tiera Fletcher : C’est surprenant de voir jusqu’à quel point vos passions peuvent aboutir à une carrière qui fera votre bonheur… N’hésitez pas à réaliser vos rêves.
Asimina Arvanitaki : Ne laissez pas le manque de confiance ou la peur vous empêcher d’essayer quelque chose.
L’activité était commanditée par Linamar, entreprise canadienne de fabrication avancée. Dans son allocution de clôture, Linda Hasenfratz, PDG de Linamar, a souligné la variété des carrières possibles en STGM et la grande demande de personnel dans ces domaines, qui offrent souvent des conditions de travail très intéressantes.
« Les sciences et la technologie sont d’excellents choix pour toute personne qui est naturellement curieuse à propos du monde qui l’entoure », a-t-elle déclaré. Elle a aussi exhorté les jeunes femmes à fouiller ces domaines et à garder leurs options ouvertes : « Vous n’avez pas à fixer votre plan de carrière à 16 ou 17 ans. » [traduction]
Adithi Iyer, élève de 12e année à l’école secondaire Donald-A.-Wilson de Whitby, a dit que les commentaires de Mme Chaudhary ont trouvé en elle une forte résonance.
« Comme Mme Chaudhary, je suis aussi une immigrante, a-t-elle déclaré, et j’ai été timide et introvertie pendant la plus grande partie de ma vie. Par contre, je ne me laisse pas abattre par cela et je trouve très inspirant que Mme Chaudhary dise qu’il ne faut pas laisser nos antécédents ou notre sexe nous empêcher d’entrer dans un domaine qui nous intéresse. Pourquoi le fait que je n’aie pas beaucoup de modèles auxquels je ressemble devrait-il m’empêcher de suivre ma passion pour les STGM et peut-être devenir un modèle pour quelqu’un d’autre? » [traduction]
Jasleen Jain, également élève de 12e année à Whitby, a dit que cette activité lui a donné davantage confiance quant à ses propres aspirations. « Le défi immense d’obtenir une maîtrise et un doctorat me semble plus à ma portée que je ne le croyais, a-t-elle déclaré. Les panélistes m’ont communiqué un sentiment d’enthousiasme face à l’avenir. » [traduction]
Les diverses interventions ont été résumées.
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À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.