Pendant que la plupart des gens apprenaient à interagir avec les autres à 2 mètres de distance, les 21 étudiants inscrits dans le programme de maîtrise de l’Institut Périmètre ont dû trouver comment collaborer à partir de leurs domiciles respectifs situés dans 14 pays.

Grâce à leur totale détermination et à leur grande capacité d’adaptation, les membres de la promotion 2021 du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l'Institut Périmètre) ont formé une communauté extraordinaire de scientifiques émergents.

« Nous avons d’abord été isolés du monde extérieur par la quarantaine, et encore plus isolés en devant consacrer autant de temps à nos études, que personne de notre entourage quotidien ne pouvait probablement même comprendre », a déclaré Kelly Wurtz dans son discours en tant que majore de la promotion, lors de la cérémonie de remise des diplômes qui s’est tenue la semaine dernière. « Par conséquent, dans une large mesure, nous formions notre propre communauté. Mes 20 collègues étudiants ont constitué une grande partie de mon réseau de soutien. » [traduction]

En temps normal, ces étudiants auraient convergé vers Waterloo en provenance de la Russie, de la Chine, de l’Irlande, du Brésil, du Mexique et d’ailleurs. Ils auraient passé un an d’intense collaboration en personne, entre eux ainsi qu’avec des professeurs de l’Institut Périmètre et d’universités environnantes. Au lieu de cela, ils ont surtout travaillé dans leur chambre ou leur bureau, en tenant compte des fuseaux horaires, avec les aléas de Zoom, Slack et Discord, en plus du stress dû à la pandémie.

Au cours de la cérémonie de remise des diplômes, chaque « PSIon » a présenté un message enregistré pour faire le bilan de son année. Ces finissants ont vécu une expérience très différente de celle des autres cohortes, qui pouvaient se servir un café au bistro Black Hole de l’Institut Périmètre ou se réunir devant un tableau noir pour ébaucher une nouvelle théorie. Ce groupe-ci s’est soudé à l’aide de mèmes, jeux, discussions et activités sociales — le tout à distance.

« Nous avons malgré tout réussi à passer à travers ce programme très rigoureux, à apprendre des choses nouvelles et passionnantes en physique ainsi qu’à les appliquer à nos projets de recherche », a déclaré Aizhan Akhmetzhanova dans son message parvenu de Qarağandi, au Kazakhstan. « Et nous sommes aussi parvenus à tisser des liens avec nos collègues du monde entier, ce qui est tout aussi précieux. » [traduction]

Dans tous leurs messages, les étudiants ont témoigné de la manière dont ils se sont soutenus et stimulés mutuellement, pendant qu’ils exploraient le spectre complet de la physique théorique moderne : relativité, théorie quantique des champs, physique de la matière condensée, théorie des cordes, cosmologie, etc. Beaucoup ont profité de cet au revoir par vidéo pour montrer des paysages, la faune et la flore de leur région, avec des images de Milan, de São Paulo, de Vancouver et d’ailleurs.

Bien des étudiants ont trouvé étrange d’avoir travaillé si étroitement, et d’avoir tissé des liens aussi forts, sans jamais s’être rencontrés en personne.

« Nous avons déjà réussi le test des relations à distance », a déclaré Yìlè Yīng, qui vit à Wellington, en Nouvelle-Zélande. « Je ne suis donc pas inquiète de ce que nos relations vont devenir après la fin de ce programme. J’espère encore que nous pourrons tous nous rencontrer un jour et accumuler davantage de souvenirs mémorables. » [traduction]

Les professeurs et le personnel de l'Institut Périmètre qui sont impliqués depuis de nombreuses années dans le programme PSI ont été impressionnés par l’efficacité avec laquelle ce programme est passé en mode virtuel, avec des interactions à distance. Ils ont rendu hommage aux finissants, ainsi qu’aux chargés de cours et assistants, qui ont fait de cette année un succès.

« Ils ont réussi un programme extrêmement difficile, dans un contexte de crise mondiale, et le tout sans même venir à l’Institut Périmètre », dit Rob Myers, directeur de l’Institut. « Ils ont dû relever des défis académiques en composant avec l’incertitude qui a caractérisé la vie quotidienne pendant cette année. Je salue leur détermination, leur résilience et leur courage. » [traduction]

Même pendant une année normale, PSI est l’un des programmes de maîtrise les plus exigeants et prestigieux en physique au monde. Les 21 membres de la promotion 2021 ont été choisis parmi plus de 800 candidats. Huit d’entre eux poursuivront l’an prochain des études de doctorat à l’Institut Périmètre, alors que les autres emprunteront divers parcours comme chercheurs, entrepreneurs, innovateurs, etc.

« Ces finissants se joignent à plus de 1 000 jeunes chercheurs qui ont été formés à l’Institut Périmètre, dit M. Myers. Nos diplômés empruntent de nombreux parcours différents. Certains continuent en physique théorique. D’autres fondent des entreprises, étudient des traitements contre le cancer, deviennent des innovateurs, etc. Tous ont en eux l’esprit de l’Institut Périmètre. Personne n’incarne mieux cet esprit que les diplômés de cette année. » [traduction]