La physique, à quoi ça sert? À beaucoup de choses, en fait
La physique ne mène pas seulement à une carrière universitaire. Elle peut constituer une rampe de lancement vers un éventail infini de carrières plus exigeantes, plus originales et beaucoup plus variées que ce que pensent la plupart des gens — et des physiciens.
Six ans après avoir été diplômée du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre, Brigette Riley est ingénieure en développement de la propulsion chez SpaceX. Parallèlement à cela, elle termine son doctorat.
Imogen Wright, majore de la première promotion du programme PSI, est cofondatrice d’Hyrax Biosciences, jeune pousse de bio-informatique qui a mis au point des manières rentables d’effectuer des tests génétiques complexes.
Des étudiants et chercheurs se mêlent aux panélistes et aux conférenciers principaux à l’Institut Périmètre.[/caption]
Jorge Escobedo, doctorant à l’Institut Périmètre de 2009 à 2012, est maintenant chef de la technologie chez Canopy Labs, entreprise de logiciels d’analyse prédictive dont il est l’un des fondateurs.
Ce ne sont là que quelques-uns des anciens de l’Institut Périmètre qui ont choisi des carrières à l’extérieur du milieu universitaire. Tous sont revenus à l’Institut parler de leur expérience dans le cadre de la première journée Trajectoires de carrière de l’Institut Périmètre.
Plus de 150 étudiants diplômés et postdoctorants de l’Institut Périmètre et de 8 universités ontariennes ont participé à cette journée, avides d’écouter les exposés et les tables rondes sur une question souvent laissée de côté : Que peut-on faire avec un diplôme de physique, mis à part enseigner la physique?
« Les jeunes physiciens théoriciens sous-estiment grandement les possibilités qui s’offrent à eux », a fait remarquer Michael Duschenes, directeur administratif et chef de l’exploitation de l’Institut Périmètre, en expliquant la raison d’être de la journée dans son allocution d’ouverture. « La pensée critique et l’aptitude à résoudre des problèmes sont très recherchées par les employeurs et, bien entendu, tous ceux qui ont une formation en physique possèdent ces qualités. » [traduction]
Michael Serbinis, orateur principal de la journée, en est une preuve vivante. Surtout connu comme le fondateur de Kobo, fabricant de liseuses numériques, M. Serbinis est un entrepreneur charismatique qui a misé sur sa curiosité naturelle et un diplôme en génie physique de l’Université Queen’s pour connaître le succès sur divers fronts. Il a régalé l’assistance en racontant avoir travaillé à un projet de la NASA alors qu’il était élève au secondaire, puis avoir quitté un emploi à 100 000 $ par année chez Microsoft pour dormir sur un canapé dans la Silicon Valley, où il a contribué à la réalisation d’un moteur de recherche qui a finalement été racheté pour 300 millions de dollars.
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M. Serbinis est le fondateur d’une jeune pousse dans le domaine des soins de santé appelée League. Il agit aussi comme investisseur providentiel et comme membre de plusieurs conseils d’administration, dont celui de l’Institut Périmètre. Il a attribué à la physique une grande partie de ses succès. « La physique constitue une assez bonne base pour résoudre toutes sortes de problèmes en affaires, a-t-il fait remarquer. Les gens qui ont un bagage en physique et en génie recherchent les principes fondamentaux, au lieu de vivre dans la peur ou la confusion. » [traduction]
Le parcours de Michael Serbinis ne constitue pas une anomalie. Avec une saine dose d'autodérision, Jozef Straus a parlé de sa trajectoire professionnelle allant d'un doctorat sur l'effet tunnel et les électrons à une carrière dans la fabrication de produits de communication optique. Il a conseillé aux membres de l'auditoire d'avoir l'esprit ouvert.
Imogen Wright (à l’extrême droite), cofondatrice d’Hyrax Biosciences et diplômée du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre), a été une oratrice principale de la journée.[/caption]
L’autre oratrice principale de la journée, Imogen Wright, a aussi utilisé sa formation en physique pour créer une entreprise. Elle a raconté comment elle est venue participer au programme PSI en provenance de la province la plus pauvre d’Afrique du Sud, en se sentant dépassée et insuffisamment préparée, et en est ressortie avec un sentiment de maîtrise. L’entreprise dont elle est cofondatrice, Hyrax Biosciences, est en voie d’aider 250 000 personnes de l’Afrique subsaharienne à avoir accès à des tests de résistance à des médicaments, ce qui pourrait allonger grandement leur espérance de vie.
Les participants ont appris comment ils pourraient avoir des effets sur le monde en dehors de la physique — de la communication scientifique aux campagnes politiques, en passant par la finance et le monde des entreprises en démarrage. Les panélistes ont conseillé aux membres de l’auditoire de recourir à leurs réseaux, de se rappeler que la physique crée une impression positive sur les non-physiciens, et de comprendre qu’il y a une vie en dehors du milieu universitaire.
« Les diplômés en anglais ne pensent pas tous devenir professeurs d’anglais, et les diplômés en psychologie ne pensent pas tous nécessairement devenir psychologues », a fait remarquer Erin Bow, physicienne devenue romancière et qui travaille à temps partiel en communication scientifique pour l’Institut Périmètre. « Votre parcours pourrait ne pas être rectiligne. » [traduction]
Ce message a été bien reçu par Dylan Podkowka étudiant à la maîtrise en théorie de la gravitation à l’Université de Guelph. « Je suis maintenant un peu plus ouvert à faire n’importe quoi d’intéressant, a t il déclaré, au lieu de rechercher un emploi précis. » [traduction]
« Je suis encouragée par toutes ces perspectives différentes », a ajouté Mélanie Demers, étudiante à la maîtrise en astronomie d’observation à l’Université McMaster. « C’est aussi une occasion exceptionnelle de rencontrer des gens dans un contexte très particulier, une première en ce qui me concerne. » [traduction]
Physicienne devenue romancière, Erin Bow (à l’extrême gauche) participe à une table ronde en parlant des chemins sinueux que peut emprunter une carrière.[/caption]
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À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.