Inspirer les futures scientifiques

À l’Institut Périmètre, une conférence d’une demi-journée a réuni 200 jeunes filles du secondaire qui visent un avenir en STGM, ainsi que des femmes à tous les stades de leur carrière.

Natalie Panek rêve d’être astronaute. Sage Franch veut changer le monde pour les femmes en technologie. Virginie Hotte-Dupuis travaille à mettre les femmes scientifiques sous les feux de la rampe. Le 15 avril dernier, elles sont venues partager ces rêves à l’Institut Périmètre avec plus de 200 jeunes filles, lors de la conférence annuelle Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques).

Cette année, les participantes ont accueilli un invité spécial : Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, venu à l’Institut Périmètre parler de la valeur de la science et de l’innovation, et annoncer un financement de 50 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral pour l’Institut. Après cette annonce, le Premier ministre a surpris les jeunes filles en faisant une apparition dans l’auditorium pour leur adresser la parole.

« Je sais que vous pensez être en face de femmes qui se trouvent à être des scientifiques », a-t-il déclaré à l’assemblée surprise de sa présence. « En réalité, ce sont des scientifiques qui se trouvent à être des femmes. » [traduction]

Le fait que la visite du Premier ministre survienne pendant la conférence était une heureuse coïncidence. Son intervention impromptue a constitué un moment inspirant dans une conférence qui vise précisément à inspirer.

Les 3 conférencières principales, les 4 panélistes et les 13 mentores ont ensuite pris la parole. Elles ont parlé des tours et détours dans leur carrière, des défis posés par les stéréotypes et les doutes, puis de la joie et de la satisfaction qu’elles éprouvent de faire ce qu’elles aiment.

Pour leur part, les jeunes filles ont posé des questions directes sur la découverte d’une passion et les choix de carrière, sur les préjugés sexistes en sciences, sur le fait de sortir de sa zone de confort.

« Avez-vous parfois l’impression d’être dépassées, par exemple de ne pas vraiment comprendre ce qui se passe? » [traduction], a demandé une participante aux panélistes.

« À tout moment », ont répondu 2 ou 3 d’entre elles, presque à l’unisson. « Tous les jours. » [traduction]

Être scientifique, c’est faire face à l’inconnu. C’est par définition un domaine où l’on se sent dépassé. Mais les conférencières ont souligné que les filles et les femmes ont souvent le sentiment d’être des imposteures et non des exploratrices. La conférence Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques) vise à contrer cette impression.

Maintes et maintes fois au cours de la demi-journée, les participantes ont entendu parler de la valeur de la persévérance et du besoin d’accepter l’échec, de l’importance d’avoir des mentors, et du besoin de plus de modèles féminins en science et technologie.

Natalie Panek, aspirante astronaute qui travaille en robotique spatiale, a raconté qu’elle avait posé 4 fois sa candidature à une bourse de la NASA, qu’elle avait été refusée 4 fois, et qu’elle avait finalement obtenu un stage quand elle a appelé pour connaître les raisons de ces refus.

Sage Franch, réalisatrice de logiciels, a dit qu’elle avait cherché des histoires de jeunes femmes à qui on aurait dit qu’elles n’avaient pas l’air de pouvoir programmer et que, n’en trouvant pas, elle a décidé de créer un blogue pour raconter sa propre histoire.

Virginie Hotte-Dupuis, qui participe à la gestion des programmes de L’Oréal et de l’UNESCO pour soutenir les femmes et les jeunes filles en sciences, a déclaré que la plupart des personnes sondées ne peuvent nommer qu’une seule femme scientifique – Marie Curie – et croient que les femmes n’ont pas ce qu’il faut pour réussir dans des domaines scientifiques et techniques.

« Nous devons changer cela » [traduction], a-t-elle déclaré.

« On dit souvent aux astronautes qu’ils ont ce qu’il faut, a enchaîné Natalie Panek. Sachez que vous avez ce qu’il faut. » [traduction]

Beaucoup des participantes sont sorties de la conférence avec le désir de mettre à l’épreuve leur propre résolution. « J’ai l’impression d’avoir découvert un monde de possibilités. Je croyais que la science se limitait à la chimie, la biologie ou la physique », dit Erum Hyder, étudiante à l’Institut collégial Cedarbrae de Scarborough. « Mais il y a des centaines de choses que l’on peut faire. » [traduction]

« Les trois conférencières ont parlé de chercher des mentors et de chercher des occasions dans des activités parascolaires ou même de loisir », dit Alessia Caci, élève de l’école secondaire Sir-John-A.-MacDonald de Waterloo. « C’était extraordinaire, parce que lorsque l’on y pense, ce sont des choses que l’on peut faire, et dès maintenant. » [traduction]

Le Premier Ministre l’a probablement le mieux exprimé : « Félicitations pour votre présence ici, parce que les gens croient en vous et reconnaissent vos extraordinaires capacités.

« C’est une bonne chose pour vous toutes que vous soyez venues ici échanger et discuter. Et je vous dis que c’est encore mieux pour le pays et pour l’avenir que nous allons bâtir. » [traduction]

− Erin Bow
 

À propos de l’IP

L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.

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