Une équipe internationale de chercheurs a annoncé aujourd’hui la détection de 7 exoplanètes d’une taille similaire à celle de la Terre et en orbite autour d’une naine blanche ultrafroide située à 39 années-lumière.
Comme le rapporte un nouvel article publié aujourd’hui dans la revue Nature, 3 de ces planètes du système de Trappist-1 se situent dans la zone habitable, où il pourrait y avoir de l’eau liquide à la surface.
Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de la Direction des missions scientifiques au siège social de la NASA à Washington, a déclaré que, si les conditions atmosphériques sont favorables, il pourrait y avoir de l’eau sur ces exoplanètes. Celles-ci constituent la meilleure cible pour des études de suivi, à la recherche d’atmosphères et de biosignatures de la vie à l’extérieur de notre système solaire.
« La question n’est pas de savoir si nous allons trouver une deuxième Terre, mais quand cela va se produire » [traduction], a déclaré M. Zurbuchen.
Cinq chercheurs ont pris la parole lors de l’annonce, dont Sara Seager, professeure au MIT et chasseuse d’exoplanètes. « Le système de Trappist-1 captive vraiment notre imagination, a-t-elle déclaré. Avec ce système extraordinaire, nous savons qu’il doit y avoir bien d’autres mondes potentiellement porteurs de vie, qui n’attendent que d’être trouvés. » [traduction]
La découverte a été faite à l’aide du télescope spatial Spitzer de la NASA. Les scientifiques comptent maintenant utiliser les télescopes Spitzer, Hubble et autres pour obtenir davantage de données sur le système, qui est situé dans la constellation du Verseau. Prévu l’an prochain, le lancement du télescope spatial James-Webb devrait augmenter considérablement la capacité d’étudier l’atmosphère des exoplanètes et de rechercher des gaz pouvant indiquer la présence de vie. (L’Institut Périmètre organise une webémission en direct gratuite sur le télescope spatial James-Webb le mercredi 1er mars à 19 h, heure de l’Est.)
La NASA et Trappist-1 : découverte d’un trésor de planètes
De grandes découvertes étaient « imminentes »
En 2015, Sara Seager est venue à l’Institut Périmètre parler de ses travaux, dans le cadre de la conférence Convergence. À l’époque, elle était certaine que de grandes découvertes étaient imminentes, les qualifiant de moment « historique exceptionnel » de la recherche d’exoplanètes.
« Je crois, avait-elle déclaré, que nous serons reconnus comme la première génération à avoir trouvé des mondes semblables à la Terre. » [traduction]
La quête d’exoplanètes : Sara Seager en entrevue à l’Institut Périmètre —
Sara Seager, professeure au MIT, parle des exoplanètes et de nos efforts pour en trouver.
L’étude des exoplanètes s’est intensifiée ces dernières décennies, mais cela ne veut pas dire que cette recherche a été facile. Pendant sa visite à l’Institut Périmètre, Sara Seager a expliqué que même les questions les plus simples posaient des difficultés.
Par exemple, on a longtemps supposé que la formation des planètes suivait l’exemple de la Voie Lactée, avec des planètes rocheuses près des étoiles et les grosses planètes plus loin. Mais des scientifiques ont détecté des exoplanètes géantes plus proches de leur étoile que Mercure ne l’est du Soleil. « Toute cette théorie est tombée à l’eau, a dit Mme Seager. Nous voyons que tout est possible avec les exoplanètes. » [traduction]
La grande question de la vie extraterrestre a dû elle aussi être abordée d’une manière sensiblement différente. Au lieu de rechercher la biosignature de gaz de la Terre, il fallait étendre la recherche à d’autres formes de vie possibles.
« La question est de savoir ce qu’il faut rechercher, poursuit Mme Seager. Cela peut sembler à prime abord simpliste comme question, mais jusqu’à maintenant la plupart des gens se sont concentrés sur la biosignature de gaz de la Terre. Nous voulons rechercher d’autres gaz, et nous devons donc être prêts à détecter n’importe quel gaz, n’importe quelle molécule de petite taille. » [traduction]
Visionnez l’exposé de Sara Seager sur les exoplanètes lors de la conférence Convergence.
Une époque passionnante
L’auteur principal de l’article, Michael Gillon, de l’Université de Liège, en Belgique, a qualifié la découverte d’exaltante. « J’ai consacré ma vie à ce but », a-t-il déclaré à propos de la recherche de planètes semblables à la Terre. « Nous nous en approchons avec ce résultat. » [traduction]
Sara Seager a dit que cela est particulièrement satisfaisant, sachant que quand elle a commencé à étudier les exoplanètes, on tournait souvent cette recherche en ridicule; on la comparait à la philatélie, qui offre de jolies choses à regarder, mais bien peu par ailleurs.
« Nous sommes réellement enthousiasmés, a-t-elle dit. Avec tous nos collègues, nous sommes des pionniers. Cette recherche va se poursuivre pendant de nombreuses générations. » [traduction]
Pour souligner cette découverte, la NASA a ajouté un élément à sa populaire série d’affiches téléchargeables. Cliquez sur ce lien pour obtenir votre exemplaire.
Affiche du Jet Propulsion Lab de la NASA sur le système de Trappist-1[/caption]
On s’attend à ce que la recherche d’exoplanètes s’accélère encore avec le lancement l’an prochain du télescope spatial James-Webb. Le mercredi 1er mars 2017, assistez à la présentation du télescope par Amber Straughn, dans une webémission en direct gratuite en provenance de l’Institut Périmètre. Visionnez la bande annonce :
Une nouvelle ère de l’astronomie : bande annonce de la conférence publique d’Amber Straughn
IL POURRAIT AIDER L’HUMANITÉ À RÉPONDRE À CERTAINES DE SES QUESTIONS LES PLUS FONDAMENTALES :
Further exploration
- À écouter — L’émission Ideas de CBC à l’Institut Périmètre pendant la conférence Convergence en 2015. Sara Seager, S. James Gates, Matthew Johnson et Sonali Mohapatra parlent de métaphores et de comparaisons en sciences.
- À écouter — L’émission Ideas de CBC à l’Institut Périmètre pendant la conférence Convergence en 2015. Sara Seager, S. James Gates, Matthew Johnson et Sonali Mohapatra parlent de métaphores et de comparaisons en sciences.
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