Manu Srivastava a toujours été attiré par les grandes questions.
« Mon premier souvenir lié à mon intérêt pour la physique remonte à des trajets en voiture avec mon père et mon grand frère, » raconte Manu. « Il m’a initié à des concepts comme la gravité et à l’idée qu’elle peut être interprétée comme une courbure de l’espace-temps. »
C’est au fil de ces conversations que Manu s’est découvert une fascination pour la puissance de l’esprit humain.
« Une seule personne, assise à son bureau avec un stylo et du papier, peut réussir à comprendre comment fonctionnent les étoiles lointaines, ou comment l’univers est en expansion. »
Ces échanges avec son père et son frère ont éveillé une curiosité qui guide son parcours depuis, nourrie par des questions profondes qui continuent de l’inspirer aujourd’hui : Comment l’univers a-t-il commencé ? Comment tout fonctionne ensemble ? Pourquoi les choses se comportent-elles comme elles le font ?
Aujourd’hui, Manu bâtit sa carrière autour de cet amour des grandes questions. Et pourtant, c’est une toute petite question — Et si j’essayais encore une fois ? — qui l’a finalement mené au programme Perimeter Scholars International (PSI) en 2021.
Alors qu’il soumettait des candidatures à des programmes de doctorat en Amérique du Nord et en Europe, Manu a décidé de poser de nouveau sa candidature à l’Institut Périmètre, après avoir été refusé à un stage quelques années plus tôt. Cette décision a tout changé. Bien qu’il ait essuyé des refus de tous les programmes de doctorat auxquels il avait postulé, Perimeter a vu son potentiel et l’a admis dans la cohorte 2021–2022 du programme PSI.
Le programme Perimeter Scholars International (PSI) est une maîtrise intensive d’un an en physique théorique, offerte par Perimeter en partenariat avec l’Université de Waterloo. Il propose une formation interdisciplinaire de haut niveau dans des domaines tels que la mécanique quantique, la relativité générale et la cosmologie, enseignée par des physiciens de renommée mondiale. Centré sur la collaboration et la résolution de problèmes, le programme PSI prépare ses diplômés à exceller en recherche et à repousser les limites de la physique théorique.
Pour Manu, participer au programme PSI lui a permis d’explorer un vaste éventail de sujets en physique qu’il n’avait pas abordés durant ses études de premier cycle en génie à l’Indian Institute of Technology de Mumbai. Il voyait Perimeter comme un pont, lui permettant de passer du raisonnement appliqué de son parcours d’ingénieur à la physique théorique formelle qu’il rêvait de poursuivre.
L’un des apprentissages les plus marquants que Manu retient du programme PSI est d’avoir surmonté sa peur de poser des questions, pour plutôt embrasser la curiosité naturelle qui l’avait mené vers la physique. « J’étais très hésitant à poser des questions, » confie-t-il. « Je me demandais si ma question était pertinente ou appropriée au contexte. Mais à Perimeter, je ne me suis jamais senti trop nul pour poser une question. Cet environnement accueillant m’a donné l’habitude de simplement poser mes questions. »
Il a reconnu que, même si certaines de ses questions peuvent encore lui sembler un peu naïves puisqu’il débute dans son domaine, elles ouvrent souvent la porte à une meilleure compréhension et à des discussions enrichissantes — et il n’hésite plus à les poser.
« Aujourd’hui, je ne me préoccupe plus de ce que les autres vont penser si je pose telle ou telle question. » Ce changement d’attitude continue d’influencer sa façon d’aborder la recherche et la collaboration.
Mais ce ne sont pas seulement les recherches et les cours qui ont élargi les horizons de Manu : c’est aussi la curiosité et la passion de ses camarades de classe et de la communauté de Perimeter qui l’ont captivé. Il s’est mis à se poser une autre question : Qu’est-ce qui enthousiasme les gens dans leurs recherches ?
Déterminé à comprendre ce qui motivait ses pairs et ses mentors à Perimeter, Manu s’est plongé dans un éventail de sujets aussi large que possible. Il a suivi des cours supplémentaires, avide d’en apprendre davantage sur les grandes questions qui animaient ses amis.
Les amitiés que Manu a nouées pendant son année à Waterloo ont été une surprise marquante du programme PSI. Malgré les exigences académiques élevées, le groupe d’étudiants PSI a trouvé le temps de tisser des liens en dehors de la salle de classe, mêlant leurs cultures variées à des expériences typiquement canadiennes. Manu se souvient avec affection de la première fois qu’il a vu tomber la neige, et de la construction d’un fort de neige avec ses amis — ou plutôt d’un tunnel de neige, précise-t-il humblement. Ces liens sociaux inattendus sont parmi les souvenirs les plus précieux qu’il garde de son passage à Perimeter, et il considère qu’ils font la force unique du programme.
« Certains de mes meilleurs amis viennent du programme PSI, » affirme Manu. « Je parle encore chaque semaine à quelqu’un du programme. »
Ces amitiés, nées dans l’environnement unique de Perimeter, sont devenues pour Manu une source durable de soutien et d’inspiration dans sa poursuite de la physique.
Et cette poursuite l’a mené jusqu’au MIT.
Après avoir terminé le programme PSI, Manu a de nouveau soumis sa candidature à plusieurs programmes de doctorat parmi les mieux classés — et cette fois, il a été accepté. Il est aujourd’hui doctorant au Centre de physique théorique du MIT, où il explore sa propre grande question : les outils de la théorie quantique des champs algébrique peuvent-ils nous aider à comprendre comment la gravité et la mécanique quantique peuvent coexister dans notre univers ?
Il met à profit les leçons tirées du programme PSI — poser des questions, explorer des domaines qu’il connaissait peu — pour répondre à cette question fondamentale.
Quand on lui demande s’il referait tout ce parcours, sa réponse est immédiate :
« Oh, sans hésiter — aucun doute, » répond-il sans attendre. « Même si j’avais été admis à un autre programme de doctorat, j’aurais quand même commencé par PSI. Les gens étaient absolument formidables, et j’ai tellement appris. »
À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.