Euclid est en train de construire un atlas du ciel sans précédent et vient d’en dévoiler un premier aperçu. Les images publiées aujourd’hui couvrent une zone d’environ 63 degrés carrés (300 fois la taille de la pleine Lune, mais une infime fraction de l’atlas final qui s’étendra sur un tiers du ciel, soit 14 000 degrés carrés). Elles sont présentées sous forme de trois mosaïques mettant en évidence de nombreux amas de galaxies, des noyaux galactiques actifs et des phénomènes transitoires. Ce lot de données comprend également la première étude de classification de plus de 380 000 galaxies et 500 candidats à l’effet de lentille gravitationnelle, réalisée grâce à une collaboration entre intelligence artificielle et science citoyenne.
Cette première diffusion de données par Euclid ouvre de nombreuses perspectives en astronomie. Elle permet, entre autres, d’identifier des systèmes de lentilles gravitationnelles fortes, où des galaxies d’arrière-plan sont déformées par un objet au premier plan, d’étudier les amas de galaxies et de repérer des régions de notre galaxie où la formation stellaire est particulièrement intense. Et au fil des six années de la mission, ces données nous offriront une image encore plus précise de la structure cosmique. Les informations publiées aujourd’hui ne représentent même pas un demi pour cent du jeu de données final.
Will Percival, directeur du Waterloo Centre for Astrophysics à l’Université de Waterloo et professeur associé à l’Institut Périmètre, se réjouit du potentiel de cette mission pour la compréhension de la matière noire et de l’énergie noire. « Si cette première série de données est impressionnante, chaque année nous en apprendrons davantage et nous pourrons approfondir notre compréhension de la matière noire et de l’énergie noire dans l’univers », explique-t-il.
La contribution du Canada à Euclid provient du télescope Canada-France-Hawaï (CFHT), situé au sommet du Maunakea, un volcan dormant de 4 200 mètres d’altitude sur l’île d’Hawaï. Le CFHT a fourni des données permettant d’affiner notre compréhension des galaxies observées par Euclid. Ces informations sont essentielles pour les groupes scientifiques de la mission qui étudient la matière noire grâce à l’effet de lentille gravitationnelle.
« Le Canada a fourni des données cruciales pour le succès de la mission Euclid », souligne Mike Hudson, professeur au département de physique et d’astronomie de l’Université de Waterloo. « En échange, 25 scientifiques canadiens ont intégré le Consortium Euclid – un atout mutuel pour la recherche. »
Les chercheurs canadiens jouent un rôle clé dans la mission Euclid. Des scientifiques du Canada participent à tous les niveaux de cette collaboration internationale qui regroupe des milliers de chercheurs exploitant les données du satellite Euclid. À mesure que le satellite accumule de nouvelles données, les opportunités scientifiques se multiplient, et les chercheurs canadiens sont à l’avant-garde de la préparation des grands ensembles de données qui permettront d’affiner les mesures cosmologiques de la matière noire et de l’énergie noire.
Des chercheurs de l’Université de Waterloo, de l’Institut Périmètre de physique théorique, de l’Université de la Colombie-Britannique et du Centre de recherche en astronomie et astrophysique Herzberg du Conseil national de recherches du Canada contribuent activement à cette mission. L’Agence spatiale canadienne soutient également ces travaux.
Pour plus d’informations, consultez le communiqué de presse de l’Agence spatiale européenne.
À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.